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En plus de l’eau du robinet, l’eau en bouteille est aussi contaminée par des microparticules de plastique.

Une nouvelle étude américaine en a détecté dans 93 % dans ses échantillons venant de bouteilles de grandes marques bien connues dans le monde entier.

En septembre, une précédente étude américaine avait déjà relevé la présence de microfibres de plastique (invisibles à l’œil nu) dans l’eau du robinet du monde entier. Un peu plus aux États-Unis et un peu moins en Europe. Mais désormais, il est prouvé que l’eau en bouteille, aussi, est touchée.

C’est ce qu’il ressort d’une nouvelle étude réalisée par les mêmes chercheurs américains, sous la conduite de Sherri Mason, professeure à l’Université d’État de New York à Fredonia. En tout, l’eau de plus de 250 bouteilles dans neuf pays, dont le Liban, l’Inde et les États-Unis, a été analysée de près, peut-on lire dans le résumé publié ce mercredi sur la plateforme Orb Media.

Onze grandes marques concernées

Leurs conclusions sont sans appel : des microparticules de plastique ont été détectées dans 93 % de leurs échantillons d’eau, et à l’aide d’un microscope infrarouge. Plus précisément, il s’agissait, entre autres, de polypropylène, de nylon et de poly téréphtalate d’éthylène. Dans un litre d’eau, ils ont comptabilisé, en moyenne, 10,4 particules mesurant environ 0,10 millimètre. L’une des bouteilles avait même une concentration de plus de 10.000 particules par litre. Les tailles de ces microparticules variaient de la largeur d’un cheveu humain à la taille d’un globule rouge.

Si la Belgique n’est pas citée dans l’étude, on parle tout de même de bouteilles que l’on consomme aussi ici. En effet, 11 grandes marques bien connues sont concernées, dont Aqua, Aquafina, Dasani, Evian, Nestle Pure Life ou encore San Pellegrino.

Dans les bouteilles en verre également

La faute à quoi ? « Je pense que cela vient du processus d’embouteillage. Je pense que la plupart du plastique vient de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d’embouteillage« , commente la chercheuse Sherri Mason à l’AFP. Le problème, c’est que « de l’eau dans des bouteilles en verre contenait aussi des micro plastiques », signale-t-elle en outre.

Quels sont les risques concrets sur la santé ? Les scientifiques affirment que 90 % des particules de plastique peuvent être absorbées par le corps humain, si toutefois elles mesurent moins de 150 microns. Les 10 % restants peuvent se comporter de manière très différente en fonction des individus : certains peuvent se loger dans la paroi intestinale, d’autres peuvent être absorbées par le tissu intestinal et voyager à travers le système lymphatique du corps, d’autres encore peuvent entrer dans le sang et s’introduire dans les intestins, la vésicule biliaire, le pancréas, la rate et puis le foie.

Risques sur la santé humaine méconnus

Dans l’étude, 95 % des particules mesuraient entre 6 et 100 microns, ce qui est très petit mais assez petit que pour se faufiler dans les organes du corps. Le souci, c’est que les effets à long terme de l’ingestion de plastique quotidienne sur les organes humains ne sont « toujours pas connus ».

Dans leur précédente étude sur l’eau du robinet, les chercheurs pointaient une double menace : les minuscules particules de plastique en elles-mêmes et les produits chimiques ainsi que les agents pathogènes (bactéries…) qu’elles peuvent abriter et transmettre.

SOCIAL SHARES – 15 MARS 2018
Pauline Gilles – Editor express